Quels sont les différents types de drogues et leurs actions ?
mardi 11 novembre 2008 par Erwan Le Fol
Navigation rapide
Ces substances psychoactives [1] exogènes [2] ont en commun de présenter une structure moléculaire tridimensionnelle qui mime celle d’un neurotransmetteur endogène [3], permettant de ce fait sa fixation en lieu et place de ce dernier. Cette substitution se déroule au niveau des synapses [4] selon 3 processus différents en fonction des substances.
Certaines se substituent à un neurotransmetteur donné. La morphine par exemple utilise les récepteurs opioïdes des enképhalines ;
d’autres stimulent la sécrétion d’un neurotransmetteur endogène. La cocaïne augmente la synthèse et la sécrétion de dopamine ;
d’autres enfin bloquent un neurotransmetteur endogène.
Les hallucinogènes :
Les hallucinogènes sont des substances chimiques psychotropes [5] qui provoquent des hallucinations, c’est à dire des altérations des perceptions et de la cohérence de la pensée.
Les substances provenant de champignons
Les champignons hallucinogènes (Amanite tue-mouches, Psilocybe).
Ces champignons contiennent des alcaloïdes responsables des modifications de la perception essentiellement visuelle et auditive. Pour les psilocybes, les principes actifs responsables des effets psychotropes sont la psilocybine et la psilocine. Pour l’amanite tue-mouche, c’est la muscarine.
À forte dose, ces substances peuvent également provoquer des états de confusion mentale ou de dégradation de la personnalité proches des psychoses.
Le LSD (acide lysergique).
Synthétisée à partir de l’ergot du seigle (champignon parasite de certaines céréales), cette substance chimique mime la structure tri-dimensionnelle de la sérotonine (qui est, entre autre, un neurotransmetteur des voies visuelles) et est responsable de puissants effets hallucinogènes dont la manifestation varie considérablement selon les individus. Le sens du réel disparaît, des comportements inadaptés et incontrôlés se manifestent, souvent accompagnés de phases délirantes. La durée des perturbations peut atteindre 12 heures et le retour à la réalité peut être très difficile à surmonter (angoisse, panique, délire, phobies...).
L’usage abusif de LSD peut aboutir à des troubles psychiatriques graves et irréversibles.
Les substances d’origine végétale
La mescaline.
Extraite du peyotl, une plante d’origine mexicaine, cette substance chimique hallucinogène provoque à peu près les mêmes effets que les champignons hallucinogènes.
Le cannabis (cannabis sativa) ou chanvre indien est un petit arbre originaire d’Asie. Le cannabis est consommé sous différentes formes :
- La marijuana : feuilles, tiges et sommités fleuries, simplement séchées.
- Le haschisch : résine compressée obtenue à partir des sommités fleuries de la plante.
- L’huile : préparation plus concentrée en principe actif obtenue par distillation de la résine.
Son principe actif, le tétrahydrocannabinol (THC) procure un état de légère euphorie, un sentiment d’apaisement et une légère somnolence. La consommation abusive de ces produits peut entraîner des troubles organiques et psychiques (baisse de l’efficience mentale, hallucinations, anxiété...).
Les stimulants :
Les stimulants sont des substances qui augmentent l’activité du système nerveux. Ils accélèrent le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire et augmentent la pression artérielle. Ils peuvent provoquer un sentiment d’euphorie et à forte dose ils peuvent également être à l’origine d’hallucinations.
La cocaïne.
Substance alcaloïde extraite des feuilles de coca, la cocaïne est un puissant stimulant du système nerveux central.
Elle augmente la quantité de dopamine dans le système nerveux et provoque de façon quasi immédiate une sensation d’euphorie, de puissance, de désinhibition et un état d’excitation généralisée.
Cet état est de courte durée et fait rapidement place à l’anxiété et à un état dépressif.
À long terme, l’usage de cocaïne peut provoquer l’installation de troubles graves du comportement (délire, angoisse, panique, paranoïa...) et une grande fragilité psychologique.
Le crack
C’est un dérivé fumable de la cocaïne. Il provoque les mêmes effets et a les mêmes conséquences que la cocaïne, mais plus violents, plus rapides, et plus brefs.
Les amphétamines.
Ces produits de synthèse sont utilisés pour leurs propriétés psychostimulantes [6] et anorexiques [7] proches de celles de la cocaïne. Ils provoquent la libération immédiate de sérotonine et de dopamine, conduisant à l’épuisement des stocks de ces deux neurotransmetteurs.
- La dopamine stimule le système nerveux central et participe au phénomène de dépendance via le circuit de la récompense.
- La sérotonine stimule l’activité cérébrale, diminuent le besoin de sommeil, la sensation de faim et donnent l’illusion de supprimer la fatigue.
Les amphétamines peuvent entraîner en cas de prise massive des états dépressifs, paranoïaques, d’angoisse....
L’ecstasy :
dérivée des amphétamines présente les mêmes dangers aggravés par d’autres substances selon sa composition.
Les narcotiques :
Un narcotique est une substance chimique analgésique dérivée de l’opium ou chimiquement apparentée, capable de provoquer un état de somnolence. Ces substances extrêmement addictives peuvent rapidement engendrer une toxicomanie.
Les opiacés (Opium, Morphine, Héroïne).
L’opium est extrait de la sève des fleurs de pavot. Les opiacées, agissent sur le système nerveux et présentent des vertus analgésiques et sédatives puissantes, mais aussi anxiolytiques [8] et antidépressives [9]. La consommation prolongée de ces substances présente un réel danger pour l’ensemble de l’organisme, entraîne une dépendance et une dégradation rapide des comportements.
- La morphine, dérivé de l’opium est un analgésique [10] puissant, il est utilisé en médecine pour combattre la douleur.
- L’héroïne, dérivée de la morphine et trois fois plus puissante, est un des stupéfiants les plus dangereux pour l’organisme.
L’alcool :
En passant facilement dans le sang, l’alcool produit sur les structures nerveuses des effets sédatifs et anxiolytiques proches de ceux des tranquillisants. Il agit sur le circuit de la récompense au niveau des récepteurs à GABA (Acide gamma-aminobutyrique) des cellules à dopamine et accroît la libération de dopamine. Il provoque ainsi un effet quasi immédiat de désinhibition, proportionnel aux doses absorbées (perturbation des réflexes, ivresse).
La prise massive et fréquente d’alcool peut entraîner une rigidification de la membrane cellulaire du neurone, et donc une mauvaise transmission synaptique, cause de nombreux troubles du fonctionnement cérébral et du comportement.
Explications en image sur sept souris volontaires
Le mode de fonctionnement de 7 drogues sur le site Learn Genetics - University of Utah.
Bibliographie :
« Dossier drogues et dépendance » du site doctissimo
« Drogues savoir plus risquer moins » CFES - MILDT
« Drugs alter the brain’s reward pathway », Genetic science learning center - University of Utah.
[1] Qui agit sur le psychisme
[2] Provenant de l’extérieur de l’organisme
[3] Synthétisé et sécrété par l’organisme
[4] Zone de contact entre l’arborisation terminale d’un neurone et une autre cellule, qui peut être un autre neurone, une cellule musculaire, glandulaire ...
[5] = psychoactives, se dit de substances qui agissent sur le fonctionnement du cerveau.
[6] Qui stimule le fonctionnement du cerveau
[7] Symptôme qui correspond à une perte de l’appétit
[8] Qui agit contre l’anxiété
[9] Qui a une action contre la dépression
[10] Dont l’effet est antidouleur
Erwan Le Fol
Articles de cet auteur
Mots-clés
Forum
-
Quels sont les différents types de drogues et leurs actions ?20 mars 2023, par poireLa sérotonine peut en effet stimuler l’endormissement, mais elle n’égale pas le CBD. Les huiles CBD de qualité ne sont pas une drogue mais elles permettent de favoriser efficacement l’endormissement.
fr Actualité d’ici et d’ailleurs Sciences de la vie ?