Baisse de l’activité biologique océanique
mardi 16 janvier 2007 par Erwan Le Fol
Des chercheurs américains, viennent de montrer que plus la température de surface est élevée plus l’activité du phytoplancton décroît.
Or non seulement la production de cette biomasse est le socle de la chaîne alimentaire océanique, mais son rôle dans la régulation du climat est considérable. Cette biomasse pompe de grandes quantités - environ un tiers - du dioxyde de carbone (CO2) émis par l’homme. Un deuxième tiers est absorbé par les végétaux terrestres. Le dernier s’accumule dans l’atmosphère.
Avant 1999, des observations satellitales d’une partie des océans de la planète montrent que l’activité planctonique est bouleversée par certains phénomènes marins. El Niño, dont une conséquence est l’augmentation des températures de surface dans certaines zones des océans, provoque une baisse sensible de l’activité planctonique. Par ailleurs, cette activité planctonique est perturbée par le processus inverse, dit La Niña, et remonte en flèche sous son influence.
Depuis 1999, l’activité planctonique suit une tendance globale à la baisse. Cette décrue est importante. Chaque année, l’océan a en moyenne absorbé 190 millions de tonnes de carbone de moins que l’année précédente, soit environ 695 Mt de CO2 ; soit plus que les émissions annuelles de la France .
En fait l’augmentation des températures de surface de l’océan entrave la remontée des sels nutritifs, nécessaires au développement du phytoplancton.
Pour les écosystèmes marins, l’effet de ces bouleversements sera considérable. D’autant que le phytoplancton subit d’autres stress que ceux dus au changement climatique. En particulier, l’acidification des océans, qui, d’ici à 2030, affectera la survie même de nombreuses espèces planctoniques dans certains bassins comme l’océan Austral.
Erwan Le Fol
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